Histoire

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Histoire du fort Saint-André

vue du fort, des Alpilles depuis la tour Philippe le bel

Découvrez le fort Saint-André, une ancienne forteresse royale située à la frontière entre le royaume de France et la Provence, face au palais des papes à Avignon.

Il était une fois

Les origines du fort

L’histoire du fort Saint-André commence sur les hauteurs du Mont Andaon, un éperon rocheux culminant à environ 50 mètres au-dessus du niveau du Rhône, qui coule au pied du Mont jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.

La légende raconte qu’au VIème siècle, une jeune fille nommée Casarie décide de tout abandonner pour consacrer sa vie à Dieu et vivre recluse sur le Mont Andaon. À sa mort, son mari fait élever une stèle sur laquelle est gravée son histoire. Un pèlerinage autour de son tombeau favorise l’installation de l’abbaye Saint-André à la fin du Xème siècle.

La montée du Fort
La montée du Fort

© Geoffroy Mathieu / CMN

La construction d'une place forte royale

Au XIIIème siècle, une question se pose pour le royaume de France. Comment affirmer sa puissance le long de la frontière face à la papauté, installée sur la rive gauche du Rhône à Avignon, et face à la Provence ? Le roi Philippe le Bel a la solution ! 

Il profite d’un accord signé quelques années auparavant entre l’abbaye Saint-André et le roi Louis VIII pour ordonner la construction d’une forteresse royale sur les hauteurs du Mont Andaon. Elle va englober l'abbaye et le bourg déjà installés sur le mont.

Construit à 68 mètres de haut, le fort, symbole du roi de France, permet de voir l’ennemi arriver de loin et défendre la frontière du royaume.

sommet des tours jumelles depuis la coursive
sommet des tours jumelles

© Isabelle Fouilloy-Jullien / CMN

Le fort, une prison ?

Dès la fin de sa construction, le fort Saint-André sert de prison. Pendant les guerres de Religion, des protestants sont emprisonnés dans la tour des masques

Au XVIIème siècle, mais aussi pendant la Seconde Guerre mondiale, des prisonniers de guerre sont détenus dans les étages supérieurs des tours jumelles.

Au fil des siècles, ces prisonniers laisseront des traces de leur passage à travers de nombreux graffiti.

Graffiti représentant la main d'un soldat
Graffiti représentant la main d'un soldat

© Antoinette Gorioux / CMN

Le fort Saint-André, la succursale des Invalides

En 1481, la Provence est rattachée au royaume de France. Le fort Saint-André perd alors son importance stratégique et son rôle défensif. 

Mais alors, que faire de cette forteresse ?

On lui attribue un nouveau rôle : il accueille les militaires de passage et les soldats blessés, que l’hôpital militaire des Invalides à Paris n’a plus la place de recevoir au XVIIIe siècle. 

Aussi, une succursale s’installe au fort : les soldats y reçoivent des soins et entretiennent les lieux par la même occasion.

illustration représentant 3 soldats du du 16ème siècle handicapé
Les invalides du Fort

© CMN

De la Révolution à nos jours

Au début du XIXème siècle, la forteresse perd son rôle d’accueil de garnison et de succursale des Invalides. Elle est abandonnée et n’est plus entretenue. Les habitants du bourg Saint-André s’installent dans la ville basse de Villeneuve-lez-Avignon et les fortifications tombent en ruine. Vers 1830, la commune est prête à acquérir "les vestiges" dans l’intérêt de la civilisation. En 1889, le Ministère de la Guerre remet le fort aux Beaux-Arts, afin d’en assurer l’entretien. 

En janvier 1906, l’ensemble des tours et de l’enceinte est classé monument historique.

Le fort Saint-André est aujourd’hui ouvert à la visite par le Centre des monuments nationaux. De nombreux événements, expositions, ateliers vous sont proposés tout au long de l’année. Pour découvrir cette riche programmation, rendez-vous sur notre agenda.

carte postale représentant Villeneuve-Lez-Avignon au début du XXème siècle
carte postale de Villeneuve-Lez-Avignon au début du XXème siècle

© CMN