Histoire

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Le conflit entre Philippe le Bel et le pape Bonifacio VIII

Vue de la ville basse de Villeneuve -Lès-Avignon, de la tour Philippe le bel et du palais des Papes

On ne peut pas évoquer le fort Saint-André sans parler de Philippe le Bel, roi de France de 1285 à 1314. Il décide sa construction afin de protéger le royaume de France des révoltes avignonnaises et assoir son pouvoir face à la papauté avec qui il est en conflit.

Le roi de France et la papauté

Philippe le Bel

De toute la dynastie des Capétiens, c'est sous le règne de Philippe le Bel (1285-1314) que le royaume de France atteint l'apogée de sa puissance médiévale. 

Il est marqué par des changements majeurs dans le fonctionnement du royaume mais aussi de nombreux conflits avec l’Angleterre, la Flandre et la papauté. C’est ce dernier conflit qui entraîne la construction du fort. Mais que s’est-il passé ?

Philippe le Bel est un roi pieux, qui se fait appeler régulièrement « très chrétien » : une notion religieuse qui tend alors à devenir juridique et autorise le souverain, en relation directe avec le royaume de Dieu, à intervenir dans les affaires de l’Église, ce que Philippe le Bel ne manque pas de faire !

Le roi s’oppose à l’ingérence de la papauté dans les affaires françaises. Il entre ainsi en conflit avec le pape Boniface VIII.

Portrait du roi Philippe le Bel
Portrait du roi Philippe le Bel

© reproduction Hervé Lewandoski / CMN

Le conflit avec la papauté

Le pape Bonifacio VIII tient à conserver le principe de prééminence du pape sur les rois, du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel. Il s’oppose à la volonté royale sur plusieurs sujets comme la création d’un impôt, appelé la décime, que le souverain veut lever sur les églises sans l’autorisation du pape ; mais aussi à la possibilité pour le roi de juger un évêque en cas de trahison…  Les conflits sont nombreux et le roi obtient au fur et à mesure le soutien des évêques de France.

En 1302, le pape déclare le pouvoir pontifical comme souveraineté universelle. En 1303 arrivent les menaces. Grâce au soutien des évêques de France, et après une campagne de propagande sans précédent à travers tout le royaume, le roi s’attaque à la personne même de Boniface VIII. Il lance contre lui un appel à un futur concile . Le roi envoie alors un professeur de droit, Nogaret, avec quatre sergents en direction de l’Italie.

Le pape finit par céder et meurt peu de temps après. Plus jamais un pontife romain n’osera se dire le juge des rois.

En 1309, Philippe le Bel fait élire un pape français, Clément V, qui s’installe en Avignon.

portrait de profil du pape Bonifacio VIII
Portrait du pape Bonifacio VIII

© bibliothéque Sainte-Geneviève

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