Histoire

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Le fort Saint-André et les Invalides

phrase en latin inscrite sur les murs de la tour des masques.

Au XVIIe siècle, le fort Saint-André devient une succursale des Invalides. Mais pourquoi et comment ? Laissez nous vous conter cette histoire…

Le contexte

Dans les années 1670, le roi Louis XIV fonde à Paris, l’Hôtel royal des Invalides. L’objectif ? Accueillir et fournir un abri aux soldats abîmés par la guerre qui ne peuvent plus servir, sans famille et abandonnés. 

Mais rapidement l’Hôtel devient trop exigu et ne peut recevoir l’ensemble des demandeurs. 14 compagnies détachées de l’Hôtel royal des Invalides sont ainsi créées. L’une d’entre s’installe au fort Saint-André ! 

Graffiti représentant la croix de malte.
Graffiti représentant la croix de Malte.

© Antoinette Gorioux / CMN

Le choix du Fort

Mais pourquoi le fort Saint-André ? 

Plusieurs raisons expliquent ce choix :

  • Le fort Saint-André est situé sur une zone frontalière. En effet, le fort se dresse face à Avignon, ville qui, à cette époque, se trouve en terre pontificale.
  • C’est un lieu de passage pour les troupes militaires en transit.
  • Son emplacement est stratégique : le fort est situé dans la vallée du Rhône, sur la route de l’Espagne avec qui la France est souvent en guerre. Sans oublier sa proximité avec la Savoie, territoire qui n’est alors pas rattaché au royaume de France mais aussi avec les territoires italiens.

Toutes ces raisons font du fort Saint-André une place de choix pour le royaume de France
Le site est en réalité peu fréquenté, car il accueille, entre 1714 et 1784, 230 invalides.

mannequin avec la tenue d'un soldat français.
Tenue d'un soldat français.

© Antoinette Gorioux / CMN

La vie quotidienne au fort

À quoi pouvait bien ressembler le quotidien ? 

Les compagnies qui sont installées au fort vont devoir côtoient la communauté bénédictine qui vit à l’abbaye Saint-André mais aussi la cour de justice, qui siège dans la salle du viguier.

Quels étaient les rôles des invalides ?

  • Garder la forteresse en assurant le contrôle de l’entrée
  • Surveiller la prison qui renferme des détenus temporaires (déserteurs, mendiants, vagabonds ou futurs galériens…)
  • Aider la police de la ville à assurer le maintien de l’ordre lors de la foire de la Saint-André

Contrairement aux autres places fortes qui accueillent des compagnies détachées, le fort ne dispose pas d’une infirmerie. Ces occupants pouvaient en revanche bénéficier des services de l’hôpital d’Avignon.

Le fort Saint-André offrait ainsi un cadre de vie acceptable aux invalides détachés, où ils retrouvaient une utilité sociale.  

À partir de la Révolution française, les invalides quittent progressivement le fort Saint-André. Les derniers partent en 1793.

illustration représentant 3 soldats du du 16ème siècle handicapé
Les invalides du Fort

© CMN

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