Art & Architecture

article | Temps de Lecture5 min

La chapelle Notre-Dame de Belvezet et le bourg Saint-André

La chapelle Belvezet et les ruines du bourg

Le fort Saint-André n’est pas uniquement constitué de murailles et de tours. Au sein de l’enceinte, on trouve une abbaye, un bourg et une chapelle.

La chapelle Notre-Dame de Belvezet

Un lieu de prière

« Belvezet » ou « belle vue » : cette chapelle tient son nom de son emplacement sur un piton rocheux, d’où elle domine les habitations du bourg. Construite au milieu du XIIème siècle, elle sert d’église paroissiale aux habitants du bourg jusqu’en 1293, date à laquelle l’église Saint-Pons est construite dans la « Ville neuve », créée par le roi Philippe le Bel. Elle continuera à fonctionner pour la garnison du fort.

Cette chapelle est caractéristique de l’art roman : la voûte en berceau de la nef se termine par une abside semi-circulaire servant de chœur. La tribune est rajoutée plus tardivement, certainement pour accueillir plus de fidèles.

La position de l’autel, très proche du mur d’abside, est un vestige de l’époque où le prêtre officiait dos aux fidèles.

Au sein de la chapelle, on peut observer plusieurs traces de peintures : face à l’entrée, une fresque du XIVème siècle représente le Christ crucifié entre la Vierge et Saint-Jean ; dans l’abside, on devine des fragments de peinture d’une frise à personnages, probablement romane.

Une autre particularité est présente sur les murs de la chapelle : des marques de tâcherons ! Ce sont les empreintes gravées par les tailleurs de pierre pour identifier leur travail et en être ainsi justement rémunérés.

La chapelle Notre-Dame de Belvezet
La chapelle Notre-Dame de Belvezet

© CMN

Le bourg Saint-André

Un lieu de vie

Au Moyen Âge, il est fréquent qu’un village se constitue à l’intérieur d'une enceinte fortifiée et le fort Saint-André ne fait pas exception à la règle. Ici, le bourg est même présent avant la construction de la forteresse, dû à la présence de l’abbaye Saint-André sur le mont.

Le bourg est constitué d’un ensemble de petites maisons accolées les unes aux autres. Les habitants qui y vivent sont principalement des artisans. Au fur et à mesure que la population s’agrandit, le bourg n’est plus en capacité d’accueillir les habitants et une ville basse se constitue au pied de la tour Philippe le Bel, seul accès pour emprunter le pont qui relie Avignon à Villeneuve. Le bourg reste occupé jusqu’au XIXème siècle mais dans des conditions déplorables, une grande partie des habitations étant en très mauvais état. Les derniers habitants quittent le bourg en 1920.

Deux maisons subsistent au sein du bourg en ruine : la maison Renaissance et la maison Belvezet, toujours habitée.

Les ruines du bourg
Les ruines du bourg

© Romain Veillon / CMN

à découvrir aussi